COLONEL BUCHOUD

LIEUTENANT-COLONEL BUCHOUD AU 9EME REGIMENT CHASSEUR PARACHUTISTE

Né le 15 Août 1913 à Epinal (Vosges).
Sorti de l'Ecole Spéciale Militaire St. Cyr Promotion "Alber 1er Roi des Belges"..
Affecté au 35° RI à Belfort. Promu Lieutenant en 1937, rejoint le 146° RIF à Metz.
" Le Lieutenant Buchoud , qui a toujours fourmillé d'idées, avait déjà une certaine conception du rôle de l'infanterie de forteresse. Selon lui, une fortification se défend en avant des ouvrages, si importante soit leur puissance de feu. " Il est donc immédiatement volontaire pour les " Groupes Francs" qui viennent d'être créés.
Pendant la période de "la drôle de guerre" il va se distinguer par son audace et gagner 2 citations à l'ordre de la division et du corps d'armée.
Après de rudes combats , Veneck, le 4 juin, Château-Salins les 16 et 17 juin, les combats de Gerbécourt et Mattexey, Clézentaine le 20 juin, le lieutenant Buchoud décroche une nouvelle citation et est fait Chevalier de la Légion d'Honneur à l'âge de 25 ans.
Il est fait prisonnier et envoyé en Autriche . Il crée une organisation clandestine qui fait évader 144 officiers en 2 jours. Dénoncé il est envoyé à Wien et torturé. Par son refus de livrer ses camarades il s'attend à une condamnation à mort. La libération de Wien par l'Armée Rouge, le 7 avril 1945, lui sauve la vie.
Pendant 2 mois il est affecté dans un état major Soviétique, et réussit à s'opposer au transfert des français par Odessa, Méfiant , il lui semblait préférable d'attendre que se réalise la jonction avec l'armée US venant de l'ouest.
Sa conduite en captivité lui vaut une nouvelle citation et sa promotion au grade d'Officier de La Légion d'Honneur.

Le capitaine Buchoud rejoint le 1° Bataillon Parachutiste de Choc et est engagé dès le 2 mars 1947 dans les opérations de dégagement de la périphérie de Ha Noi. Il participe à l'Opération Léa le 7 octobre 1947, ou il manque de peu d'être capturer par Ho Chi Minh. Ainsi va se succéder des opérations éprouvantes mais sans résultats. La dernière opération va se dérouler en Moyenne Région, Il s'agissait d'effectuer une Percée sur Hoa-binh en vue de ramener à Ha Noi une centaine de partisans H'mong. Plus de 100km parcouru. Buchoud est grièvement blessé dans le Col de Kem et est brancardé jusqu'à Hoa Binh dans des conditions hautes en couleur !
Il a ainsi participé à 5 opérations aéroportés d'envergure et a obtenu 4 citations .
En 1949, il est affecté a l 'école d'application de St Maixent où ses exceptionnelles qualités pédagogiques, son expérience et son sens du terrain en font l'instructeur très apprécié des jeunes sous-lieutenants. Le 8 septembre 1955 il est promu  Commandeur de la Légion d'Honneur.
Il prends le commandement du 9 ème Régiment de Chasseur Parachutiste le 2 juillet 1956, il sera avec ses appelés , l'artisan du plus grand succès remporté sur les rebelles depuis le début des opérations de maintien de l'ordre en Algérie. Le général Vanuxem écrira " Dans cette bataille  du Barrage, il faut faire une place toute spécilae au 9°RCP. Il était à la meilleure place, il la paiera cher. Mais la vigueur réfléchie de son chef, le colonel Buchoud, un autre Bayard, l'élan extraordinaire et parfois héroïque de sa troupe, lui vaudront d'être au bouquet de ce combat de Souk-Ahras qui allait ètre l'aboutissement de tant efforts et la conclusion de cette victoire qui, enfin, aurait pu ouvrir la paix et la prospérité..."
Il ne laissera jamais ses considérations prendre le pas sur le sens du devoir et de la mission dont il est investi. Mais ce sont ces sympathies qui mettront fin à la carrière militaire de Pierre Buchoud et lui vaudront, après le putch des généraux le 22  avril 1961,  incarcéré au fort de l'Est à Paris avant d'être brillamment acquitté.
Il quitte l'armée rayé des cadres de l'armée active, et se lance avec la même fougue dans la formation des responsables de l'industrie. En quelques années , sa compétence  indiscutée déborde largement le cadre national pour s'imposer dans toute la communauté européenne.
Plus tard viendra le temps des épreuves , celui d'un mal qu'il combattra longtemps avec énergie , sans poser les mains.

CAPITAINE SERGE BEAUMONT




« L'Officier au combat est un Seigneur ». Cette phrase que le Capitaine BEAUMONT aimait répéter fut pour lui non seulement une devise, mais aussi une ligne de conduite qu'il a clairement illustrée jusqu'à l'instant même de tomber glorieusement à la tête de sa compagnie en avril 1958. Il fut ce Seigneur au combat, mais aussi et surtout au quotidien, pendant toute sa vie d'Officier.

Né à Toul en 1926, Serge BEAUMONT se destine dès son plus jeune âge à servir la France, suivant ainsi l'exemple de son père militaire. La rigueur morale de son éducation familiale, alliée aux valeurs qu'il puise dans le scoutisme, seront dès lors les grands principes de sa vie d'officier. Réalisant ses études au Prytanée Militaire de la Flèche, il se distingue déjà par son tempérament volontaire et exigeant, que vient compléter un esprit d'équipe particulièrement développé. Son goût certain pour l'action et son physique sportif, en font un jeune homme dynamique et motivé.

Il entre à Saint- Cyr en 1947 où il approfondit ses réflexions sur sa vocation. Sa vie durant, il s'efforcera toujours d'harmoniser devoir familial et devoir patriotique. Officier prometteur au caractère de feu, ne tolérant ni l'incompétence ni la médiocrité, Beaumont imprime sa marque auprès de ses camarades de la promotion Rhin et Danube, qui reconnaissent unanimement en lui un meneur incontesté. Sorti 36e en octobre 1949, il choisit les troupes aéroportées et sert au 1er RCP.

Très rapidement et forçant les délais, il est volontaire pour servir en Extrême-Orient où pendant deux ans il reste à la tête d'une section de combat. Deux fois blessé, quatre fois cité à l'ordre de l'armée, chevalier de la Légion d'Honneur, il revient d'Indochine proposé pour le grade de Capitaine à titre exceptionnel. Serge Beaumont n'a alors que 27 ans et deux ans de grade de Lieutenant.

Rentré en métropole en mars 1954, il est affecté sur sa demande comme instructeur à Coëtquidan et prend le commandement d'une compagnie d'élèves de la promotion Franchey d'Esperey (1955-57). Deux années durant, il s'adonne avec passion à la formation des jeunes, enracinant en eux les sources profondes de sa vocation d'officier, les marquant de son empreinte et leur montrant l'exemple du goût de l'effort, de l'excellence, et du don total de sa personne.

C'est au mois d'août 1957 que le Capitaine Beaumont rejoint l'Algérie où l'appelle son désir d'action. Affecté au 9e RCP, il prend le commandement de la 3e compagnie qu'il mène avec succès dans tous les combats où le régiment est engagé, en particulier dans la zone de Souk-Ahras.

Le 29 avril, au terme d'une deuxième journée de combats intensifs, sa compagnie est engagée d'urgence par hélicoptère sur le massif du djébel Mouadjene. Presque aussitôt après son poser, la « 3 » est encerclée par deux compagnies rebelles fortement armées. Blessé une première fois, Beaumont continue à commander, debout, son poste radio à la main. Son sang-froid galvanise ses hommes, submergés par le feu ennemi. Atteint d'une nouvelle balle, il tombe au moment de donner héroïquement le dernier assaut. Son sacrifice aura permis de remporter la victoire.

Cet officier d'élite devait trouver là « une mort à la hauteur de lui-même, à la hauteur de sa foi patriotique et à la hauteur de sa foi chrétienne » dira son chef de corps le Lieutenant-colonel Buchoud dans son éloge funèbre. Serge Beaumont rentrait à cet instant dans l'histoire, fidèle à l'idéal qu'il s'était fixé : ne pas tomber, ne jamais faillir, pour ne pas faire tomber.
Rédaction : Bureau Triomphe, Coëtquidan


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